“Un drapeau pour le bateau !” Autrement dit, un pavillon pour que le navire de l’association SOS Méditerranée ait le droit de naviguer. Samedi 6 octobre, 2000 à 2500 personnes ont fait le déplacement place de la République à Paris, mais ce sont des milliers de personnes qui ont manifesté, tout de orange vêtu.es, à travers 31 villes françaises.

Des rassemblements dans toute la France

L’association peut compter sur un soutien populaire. Et elle en a besoin pour continuer à sillonner les eaux méditerranéennes à la recherche de bateaux en détresse. “Nous perdons notre pavillon panaméen le 14 octobre “, explique le président de SOS Méditerranée, Francis Vallat. Pas question pour autant de continuer à voguer sans le drapeau réglementaire du droit maritime. “L’Aquarius n’est pas un bateau pirate !” sourit Francis Vallat.

L’Aquarius, à quai ? “Cela n’est pas envisageable” , tranche le président en rajustant son écharpe orange, aux couleurs de l’appel lancé par l’association pour des rassemblements massifs. Une pétition circule d’ailleurs sur la place de la République, appelant les pays européens à aider le navire à repartir en mer au plus tôt.

Un pavillon français pour le navire ?

Pourquoi pas un pavillon français ? Il y a quelques jours, la gauche italienne annonçait fièrement avoir acheté et immatriculé un navire de sauvetage, certes de taille beaucoup plus modeste que l’Aquarius, mais sous pavillon italien. “Eux sont protégés par le droit italien. Mais ils pris les autorités italiennes par surprise, sans leur annoncer qu’il s’agissait d’un bateau pour des missions de sauvetage en mer. C’est très malin de leur part…” explique Francis Vallat. Pour autant, impossible pour SOS Méditerranée de faire la même chose. “C’est aussi pour ça qu’on les soutient, parce que nos gouvernement doivent voir que pour les citoyens, c’est un sujet important.

Agressions au local marseillais de SOS Méditerranée

Ce soutien populaire, les identitaires l’ont bien compris. Vendredi, veille des rassemblements, les locaux de SOS Méditerranée ont été brièvement envahis par l’organisation d’extrême droite.

Ils ont voulu dénoncer l’action de l’ONG, “complice du trafic d’êtres humains”. “C’est le fond de leur propagande, dire que l’Aquarius collaborerait avec les passeurs. On n’a même plus de mots pour dire à quel point c’est absurde”, s’insurge un bénévole de l’association, pétition en main.

Une vingtaine de militants identitaires ont été interpellés, vendredi 5 octobre, et sont entendus dans le cadre de leur garde à vue. Une enquête a été ouverte par le parquet marseillais pour «violences en réunion», «séquestration», «participation à un groupement en vue de commettre des violences» et «enregistrement et diffusion d’images violentes».

La réaction de Francis Vallat, président de l’association SOS Méditerranée