Jeudi 12 septembre, des femmes de ménage de l’enseigne Ibis se sont rassemblées devant le cabinet de la Secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa. À bout de fatigue, ces femmes en grève exigent d’être entendues.
Armées de sifflets, de tambours et de maracas de fortune, confectionnées avec des bouteilles et des graines, elle ont deux objectifs : faire un maximum de bruit pour rappeler à Marlène Schiappa sa promesse -la secrétaire d’Etat avait déclaré en juin dernier vouloir défendre les femmes de ménage- et montrer leur détermination à maintenir la pression.
Cadence infernale
Depuis le 17 juillet dernier, les femmes de chambre de l’hôtel Ibis-Batignolles, dans le XVIIème arrondissement de Paris, tiennent le piquet de grève devant leur lieu de travail. Elles protestent contre des conditions de travail qu’elles qualifient d’inhumaines.
Elle mettent en cause notamment, la cadence effrénée, le nettoyage de trois chambres et demie par heure, que leurs employeurs demandent de respecter. Aucune d’entre elles ne parvient à tenir ces exigences imposées par la société de sous-traitance STN qui pourvoit l’hôtel Ibis en personnel de nettoyage. Résultat, elles sont nombreuses à se plaindre des douleurs physiques chroniques provoquées par ce rythme intenable.
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Les sous-traitants dans le viseur
Elles ont pourtant rassemblé leurs forces pour constituer un ensemble de revendications dont les principales sont : être embauchées par le site où elles officient et non par des sociétés de sous-traitance qui multiplient les contrats abusifs, obtenir une prime de repas et baisser le nombre de chambre à trois par heure.
En attendant une victoire qu’elles espèrent proche, les grévistes sont dédommagées par une caisse de solidarité qu’elles gèrent elles-mêmes. Elle sont aussi soutenues par la CGT-HPE, une section du syndicat impliquée dans de nombreuses luttes contre la sous-traitance hôtelière. Enfin, une fête de quartier est organisée en leur honneur, dans le XVIIème arrondissement vendredi 20 septembre. Un moment festif pour générer des soutiens mais aussi recharger les batteries après de longs mois de lutte.
Un reportage réalisé par Sarah Belhadi