Comment l’ordre international fondé sur la domination de la majeure partie de l’humanité fait-il pour perdurer face à ce qui lui résiste ? C’est la question que se pose Mathieu Rigouste dans son essai La guerre globale contre les peuples.
Docteur en sciences sociales, Mathieu Rigouste est avant tout une « personne révoltée », mais aussi réalisateur et l’auteur de La domination policière publiée chez La Fabrique Édition en 2021 et du projet Un seul héros le peuple en 2020. En janvier 2025, il sort un film documentaire intitulé Nous sommes des champs de bataille. Une enquête au cœur de Milipol, le salon mondial de la sécurité intérieure des États. Depuis le début des années 2000, il enquête sur le système sécuritaire tout en étant engagé dans différents mouvements de lutte confrontés aux violences sécuritaires.
La guerre globale contre les peuples. Mécanique impériale de l’ordre sécuritaire aux éditions La Fabrique est en librairie depuis le 18 avril. Il retrace de manière documentée la généalogie impériale des industries de la guerre et du contrôle de la population, des premières doctrines contre-insurrectionnelles à « la guerre contre le terrorisme », entre champs coloniaux et métropolitains.
Dans cet entretien, Mathieu Rigouste parle de la méthode coloniale française, des violences sexistes et sexuelles comme armes de guerre, des nouveaux moyens de répression contre les peuples, avec par exemple la notion d’apartheid social ou la promulgation de l’état d’urgence pour réprimer les banlieues…
Clémence Le Maître et Salomé Lepretre
