La recette semble éculée. Actions coups de poing, agitation de drapeaux et discours paranoïaques sur le grand remplacement : le Bastion Social est un mouvement d’extrême droite qui pourrait ressembler à tous les autres. Seulement sa marotte, c’est le social : aide aux sans-abris, soutien aux précaires, maraudes… mais exclusivement selon leur critère, celui de la préférence nationale.
Derrière un vernis de communication bien rôdé, on retrouve surtout les méthodes classiques des nazillons français : agressions, références historiques douteuses, culte de la violence. Et un véritable projet politique, qui n’oublie pas de nourrir des liens avec ses alliés européens. C’est chez les italiens de CasaPound que le Bastion Social a puisé inspiration et soutien. La recette sociale fait des émules de l’autre côté des Alpes : en plein Rome, des squats aux couleurs nationalistes existent sous le regard bienveillant d’un pouvoir public complaisant.
Le Bastion Social, né sur les cendres du Groupe Union Défense (GUD), est un mouvement qui grandit, s’installe dans plusieurs villes françaises à travers l’ouverture de locaux et associations diverses, et permet une alliance dangereuse des franges les plus radicales de la droite nationaliste et xénophobe. Sous couvert d’un discours anticapitaliste et populaire, c’est bien de la promotion d’idées dont les connotations ne laissent pas de place au doute qu’il s’agit. La misère a toujours eu bon dos pour les fascistes français.
Lyon est la ville qui a vu naître ce mouvement ; c’est donc là que débute notre série Fascistes Social Clubs. D’une agression devant un kebab à la lutte d’un horloger contre l’implantation de l’extrême droite dans son quartier, récit des violences néo-fascistes françaises.
Un podcast de Clara Menais et Ivan Vronsky.
Illustration de Lucas Bardoux / Musique de Mawup