Tribunal bobigny affaire Zouaves Paris

L’ex-leadeur du groupuscule néonazi « Zouaves Paris » condamné à 18 mois de prison

Le leadeur du groupuscule d’ultradroite « Zouaves Paris », Marc de Cacqueray-Valmenier, a été condamné, jeudi 16 janvier 2025, par le tribunal correctionnel de Bobigny, à 18 mois d’emprisonnement, dont neuf avec sursis probatoire. Avec d’autres membres néonazis, il avait violemment agressé des militant·es de SOS Racisme durant un meeting d’Éric Zemmour en 2021 à Paris.

Marc de Cacqueray-Valmenier, l’ex-dirigeant du groupuscule d’ultradroite « Zouaves Paris », a été condamné ce jeudi 16 janvier 2025 à 18 mois de prison, dont 9 ferme sous bracelet électronique et neuf avec sursis probatoire. Il est accusé d’avoir participé au rouage de coups envers des militant·es de SOS Racisme en 2021, à Villepinte lors d’un meeting d’Eric Zemmour. Une interdiction de port d’armes pendant cinq ans et une obligation de soins psychologiques « pour réfléchir à ses passages à l’acte violent » ont également été requis. 

Le meeting d’Eric Zemmour avait rassemblé plus de 10 000 personnes en décembre 2021. Les mots d’ordre étaient alors le racisme et l’homophobie. Le leader d’extrême droite y avait officialisé le nom de sa formation politique : Reconquête. Une douzaine de militant·es de SOS Racisme s’y étaient introduit  es pour protester. Sur place, iels avaient brandi un slogan : “Non au racisme”, grâce à des lettres inscrites sur leurs t-shirts.  

Iels se sont alors fait agresser à coups de poing, de pied et du mobilier avait été jeté sur elleux par un groupe d’individus. Rapidement identifiés grâce à des vidéos, les auteurs de l’attaque faisaient partie d’un groupuscule néonazi : les Zouaves Paris. La vidéosurveillance du parc de Villepinte a permis d’identifier plus de 50 militants de ce groupuscule. Par la suite, 11 militant·es de SOS racisme ont déposé plainte pour coups et blessures. 

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Les Zouaves Paris, un service d’ordre officieux

 

Le tribunal correctionnel de Bobigny a retenu que les Zouaves Paris avaient agi comme « un service d’ordre officieux » du meeting du candidat d’extrême droite. Ils avaient ainsi été remerciés pour « avoir fait le job » et étaient partis en clamant « tout le monde déteste les antifas ! »  

Florian est militant à SOS Racisme et était présent lors de ce meeting, où les militant·es ont été noyés dans un océan de coups. « C’était extrêmement violent. On se demande juste si on va sortir en vie. On nous aurait demandé de partir, on serait partis sans aucune résistance. On a l’habitude. On ne s’attendait pas à ce que toute la salle nous agresse et que les services d’ordre soient de mèche. A la fin on les a entendu féliciter les personnes qui nous avaient agressées. »  nous confie t-il .

Marc de Cacqueray-Valmenier, 26 ans, est accusé d’avoir participé à cette attaque. S’il a admis sa présence au meeting, il a en revanche nié avoir participé aux violences. Il a pourtant été reconnu par plusieurs victimes et identifié par les services de renseignement.« Il enlevait souvent son cache-cou. C’était la personne qui était particulièrement en avant. On a clairement vu sa tête. Il était vraiment très remarquable » nous explique Florian. Jean-Baptiste Acchiardi, président, a déclaré : « Malgré vos dénégations, les faits (sont) établis

Un habitué des salles d’audience

 

Ce n’est pas la première fois que Marc de Cacqueray-Valmenier fait face à la justice. Familier des tribunaux, il avait été condamné, en janvier 2022, pour violence en réunion sans incapacité, lors d’une expédition dans un bar antifasciste à Paris. Il avait alors écopé d’un an de prison ferme. Les Zouaves Paris s’était aussi fait remarquer en janvier 2019, où ils avaient attaqué un cortège du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). Accusés d’être à l’origine de nombreux agissements violents, de propager un discours ouvertement raciste et de diffuser régulièrement des images reprenant les symboles de l’idéologie nazie, ils ont finalement été dissous lors d’un Conseil des ministres en janvier 2022.  

Pour Florian, ce procès est important : « Pour nous c’est une reconnaissance, peu importe la condamnation. Il aurait pu avoir plus, j’aurais espéré qu’il ait plus, mais les réquisitions du procureur ont été suivies. Notre seule peur, c’est qu’il recommence puisque c’est un récidiviste. »

La montée de l’extrême droite et la banalisation de celle-ci inquiète quant à la légitimité que pourraient prendre ces groupuscules néonazis, c’est ce que souligne Florian : « Elon Musk vient de faire un salut nazi, couplé à la politique actuelle, beaucoup de groupes néonazis vont se sentir légitimes. La politique précède souvent les actions menées par les groupes fascistes, racistes nazis…»
 

 

Salomé Lepretre

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