La trêve hivernale a débuté le 1er novembre et se termine le 31 mars 2025. Durant cette période, les expulsions des locataires qui n’ont pas de solution de relogement sont interdites. Mais, cette trêve ne s’applique pas dans le cas de squat. Qui s’intéresse vraiment au regard de celles et ceux qui occupent ? Entendre leur parole, c’est que vous propose Ni loi, ni loyer, un podcast original de Radio Parleur pour comprendre les dimensions politiques et l’ancrage historique des squats.
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Le squat uniforme n’existe pas. Il y a toute une grammaire derrière ce terme, différents mouvements parfois très opposés et mille manières de faire. Le plus souvent, les squats s’ouvrent dans des bâtiments laissés à l’abandon, sous les ronces parfois, la poussière souvent. Pour comprendre d’où vient cette pratique, il faut remonter aux années 1880. À cette époque, on voit apparaître les ancêtres des squats avec les déménagements à la cloche de bois (le fait de partir sans payer son loyer). À partir de la fin du 19è siècle, ce mode d’action va devenir plus collectif, et puis en 1912, le premier squat de locaux vide est ouvert. Plusieurs mouvements, aux revendications variées, vont alors se émerger au fil des décennies.
Ce documentaire vient crocheter les portes des squats politiques d’activité. Dans cette optique, certain.es squatteur.ses revendiquent un droit à l’espace, au-delà du droit au logement. Des lieux occupés deviennent des espaces « libres », le plus loin possible des logiques capitalistes et des institutions. Alors, comment ces pratiques se transmettent-elles entre les générations ? Pourquoi on arrête de payer un loyer et on ouvre un squat ?
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Jérôme, Amanite et Aze sont anarchistes et vivent à des kilomètres les un.es les autres. Iels racontent leur vie de squatteur.ses et les raisons politiques qui les portent. Selon Cécile Péchu, historienne, ces squats politiques d’aujourd’hui s’inscrivent dans la lignée des squats qu’elle appelle « contre-culturels » des années 70. À cette époque, Alex était de la partie. Il a maintenant 69 ans et il revient sur cette période où, influencé par le souffle révolutionnaire de 1968, il squattait dans le 14è arrondissement de Paris. Les souvenirs remontent, mais les rues d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec celles connues 50 ans plus tôt. Pour chacun.e de ces occupant.es les squats deviennent alors des terrains de jeu dans les marges pour s’organiser, lutter, se rencontrer, se réapproprier des savoirs et surtout les partager.
Pour aller plus loin :
- Les squats, de Cécile Péchu, aux Éditions Contester.
- Le squat, lieu et promesse de résistances, de Bouillon Florence, Fourquemin Raphaël, Louey Cécile, in Vie sociale et traitements, 2012 (n° 113), p. 79-85. URL : https://www.cairn.info/revue-vie-sociale-et-traitements-2012-1-page-79.htm
- Toutes les portes s’ouvrent, brochure disponible sur Infokiosque, https://infokiosques.net/spip.php?article1814
- Squatter ou sauver, il faut choisir, brochure sur le squat La Bonne Poire, https://fr.squat.net/wp-content/uploads/fr/2021/04/sauver-squatter.pdf
- Le squat de A à Z, brochure disponible sur Infokiosque, https://infokiosques.net/spip.php?article41
- Squatter… C’est lutter. Paris 1984, brochure disponible sur Infokiosque, https://infokiosques.net/spip.php?article1250
- Chroniques du pied de biche (quelques éclats de vie par effraction), disponible sur Infokiosque, https://infokiosques.net/spip.php?article637
Musiques :
- La chanson des anti-propriétaires, Riton la manivelle.
- Ainsi squattent-ils, Berurier Noir.
- Il était une petite squatteuse, Chorale des bruyantes des roseaux.
- Squat squat, rap.
- Eternal Jam (album Sounds of sympathy), Fingerspit.
- Particles (album Entanglement), Jessica Moss.
- Musiques libre de droit : Equinox, Gnashers ; On the block, Ben Mcelroy ; Saloon, Danijel Zambo ; Winter evensong brock, hewitt stories in sound.
Un podcast original de Noan Ecerly. Réalisation et mixage : Etienne Gratianette. Coordination : Violette Voldoire et Tristan Goldbronn.
Date de première publication : 17 janvier 2023
