Les milieux militants gauchistes n’échappent pas au joug du patriarcat. Persiste dans la lutte et ses lieux une répartition genrée des taches, une mise à l’épreuve constante des femmes et leur objectivation. Alors comment se défaire de l’hégémonie des hommes dans la lutte ? C’est la question à laquelle nous répondons avec Clara Schildknecht, autrice du livre Hardi, compagnons ! aux éditions Libertalia, et le collectif féministe les Murènes.
“Masculinités hégémoniques”, c’est le terme que Clara Schildknecht reprend à la sociologue australienne Raewyn Connell pour désigner la manière d’être un homme à combattre : celle produisant des rapports de domination. Pour elle, il faut d’abord distinguer “LES masculinités de LA masculinité et de la virilité”. En effet, “il y a différentes manière d’incarner le genre masculin” et chez Connell “la masculinité hégémonique, c’est ce que nous, on relirait à la virilité”. En bref, la masculinité hégémonique, c’est la manière d’être un homme qui produit de la domination.
Les milieux militants de gauche ne sont pas immunisés contre les masculinités hégémoniques et le patriarcat qui le produit. Lu, des Murènes, remarque que quand les femmes ne sont pas « la meuf de », elles sont simplement là pour aider, parce que ça va de soi, mais leur place est constamment remise en jeu, et pas juste acquise comme celle des hommes.
“Face à ça, on peut aussi s’organiser sans mec cis hétéro” comme le font les Murènes. “Nous, on a une pratique qui est de mutualiser tout ce qu’on a, que ça soit de se raccompagner ensemble dans les transports, ou de se prêter du matos… En fait, tout ce qu’on peut partager et faire avec le plus de personnes possibles issues des minorités de genre”. Le collectif a également créé une mutuelle avec d’autres camarades “pour palier le problème des mecs qui gardent tout pour eux”. Pour Lu, “les deux vont ensemble : obliger les mecs à nous partager des trucs c’est une face de la pièce mais aussi faire des trucs ensemble et se les transmettre entre nous”.
Une émission produite et animée par Yoanna Salesse et Kaïna Benbekta, réalisée par Pierre-Louis Colin, montée et mixée par Violette Voldoire et Etienne Gratianette.
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