rassemblement d'occupation contre le projet de centre commercial porté par le groupe Mulliez à Saint-Clément-de-Rivière photographie : Martin Bodrero pour Radio Parleur

Près de Montpellier, mobilisation contre Oxylane, “un projet des années 60”

Dans la banlieue de Montpellier, le groupe Mulliez, propriétaire de Décathlon et Auchan a un projet : la construction d’un centre commercial sur 24 hectares dont 19 de terres agricoles. Depuis six ans, le collectif Oxygène lutte contre la destruction de ces espaces naturels. Vendredi 25 septembre, une centaine de militant·es accompagné·es de plusieurs élus locaux ont occupé les champs destinés à disparaître sous le béton.

« On est à cinq minutes de Montpellier. Ici, on a l’illustration parfaite de ce qu’est aujourd’hui la pression sur les zone naturelles périurbaines. » Étienne Le Merre est éleveur dans la région et membre de la Confédération paysanne. Ce vendredi avec une centaine de militant·es, il occupe un champ à Saint-Clément-de-Rivière, petite ville de la banlieue nord de Montpellier.

En effet, c’est là que le groupe Mulliez, propriétaire de dizaines d’enseignes dont Auchan, Truffaut ou encore Décathlon prévoit d’installer un centre commercial géant. Nom de code du projet : Oxylane. Au total, 24 hectares de magasins, de parking et d’espaces verts aménagés sont prévus. L’entreprise met en avant le caractère « ludique et écologique » du projet. « C’est du greenwashing », répond le collectif Oxygène. Celui-ci réunit plus d’une dizaine d’associations locales qui mènent la lutte depuis plus de 6 ans. « C’est un projet inutile », affirme Françoise Hélary l’un des fondatrices du collectif. « Est-ce qu’on a besoin d’une nouvelle zone commerciale ? Il y a déjà un immense Décathlon à Odyseeum », une zone de commerce située dans l’agglomération, à quelques kilomètres.

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Rassemblement d’occupation contre le projet de centre commercial porté par le groupe Mulliez à Saint-Clément-de-Rivière. Photographie : Martin Bodrero pour Radio Parleur

Les deux communes limitrophes du projet opposées à sa construction

Depuis le début de la mobilisation, les recours auprès des tribunaux administratifs ont retardé le début des travaux. René Revol est maire de Grabels et membre de La France Insoumise. Le territoire de sa commune est situé à quelques mètres du projet de zone commerciale du projet Oxylane. « C’est le modèle des années 60 et on va me l’imposer ici, avec un flux de 5000 voitures par jour », tempête l’élu avant d’ajouter « c’est une question de souveraineté alimentaire. Il faut une ceinture verte de terres agricoles et naturelles autour de la métropole de Montpellier. On doit réintroduire du commerce de proximité, moins rentable, mais niveau qualité de vie, ça change tout. »

Près de Montpellier, des arbres plantés, des graines semées sur le chantier Oxylane

Toute la journée, les opposant·es, soutenu·es par la Confédération Paysanne, ATTAC ou encore le collectif “Plus Jamais ça” ont occupé l’un des champs destinés à être bétonnés. Symboliquement, ils et elles ont aussi planté des arbres fruitiers pour signifier que ces terres arables doivent garder leur fonction agricole. Sur le plan politique néanmoins, rien ne semble plus pouvoir arrêter la construction d’Oxylane, sauf à regarder du côté de Montpellier.

Sur le même thème : écoutez notre reportage à la ZAD du Carnet en lutte contre l’extension d’un port près de Saint-Nazaire

En effet, les oppposant·es au projet Oxylane en appellent maintenant au nouveau maire de Montpellier, Michael Delafosse. Le socialiste, tout juste élu, s’est toujours prononcé contre le projet. Problème : la commune de Saint-Clément-de-Rivière ne fait pas partie de la métropole de Montpellier. Les militant·es espèrent pourtant que le poids politique de la capitale pèsera dans l’avenir du projet.

Un reportage de Martin Bodrero. Photo de Une : Martin Bodrero pour Radio Parleur

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