Depuis le début de la période de confinement, le 17 mars dernier, beaucoup de citadin·es ont quitté les métropoles pour se réfugier à la campagne. Retrouver des proches ou vivre cette période dans de meilleures conditions, chacun a sa raison. Mais cet exode dû au coronavirus a suscité la polémique face à la consigne générale : « Restez chez vous. »

Ce 16 mars, le président de la République, Emmanuel Macron, annonce une série de mesures fortes pour les citoyens ainsi que pour les entreprises contre l’expansion du virus de la Covid-19. Fermeture des lieux publics non-indispensables, suppression de nombreux événements culturels ou sportifs, limitation des déplacements : une période de privation de liberté commence. Si le mot confinement n’est pas prononcé par le chef d’Etat, c’est bien de cela dont il s’agit, pour au moins quinze jours, avant une probable prolongation ce 27 mars.

En réaction, et parfois même en l’ayant anticipé, de nombreux habitant·es de Paris et des métropoles se sont empressé·es de fuir les villes pour gagner la campagne. Les raisons sont multiples : préserver sa santé mentale, gagner en confort, se mettre au vert ou retrouver des proches, des parents. Quoi qu’il en soit, le résultat est là : un exode urbain, de plus d’un million de personnes pour la seule région Île-de-France, a commencé. Des familles ont rapidement chargé leur monospace, des étudiant·es ont sauté dans un train (parfois même sans billet), quand d’autres ont bondi dans le dernier avion.

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Tous ces déplacements ne sont pas passé inaperçus. Dans les familles, dans les groupes d’amis, entre collègues et, évidemment, sur les réseaux sociaux, le débat fait rage. Ces urbain·es fuyant leurs villes sont accusé·es de propager le virus. Les populations rurales se sont sentent envahies. Des politiques sur les plateaux télé aux stars des réseaux sociaux, chacun·e commente l’exode provoqué par le coronavirus.

Au-delà du commentaire, qu’en est-il réellement des risques sanitaires liés à ce déplacement de population ? Comment s’opère-t-il ? Est-ce un phénomène d’exceptionnel en temps de pandémie ? On a interrogé Anne-Marie Moulin, médecin, philosophe, directrice de recherche émérite au CNRS et ancien membre du Haut Comité de santé publique (devenu Haut Conseil de santé publique en 2014).

Un entretien réalisé par Augustin Bordet. Photo de Une : Augustin Bordet pour Radio Parleur

 

 

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