À Nantes, contre la réforme des retraites, la mobilisation ne faiblit pas. La manifestation du 17 décembre a rassemblée près de 30 000 personnes. Une effervescence entretenue par la diversité des modes d’actions et une organisation qui permet de faire vivre la lutte.

Mardi 17 décembre, au pied du château de Nantes, le cortège s’agrandit, le parcours aussi. Ce sont 30 000 personnes selon les syndicats, 14 000 selon la police, qui défilent dans un même cortège. La manifestation est joyeuse, jusqu’aux violents affrontements avec les forces de l’ordre vers 14h00, notamment devant le Centre Hospitalier Universitaire. Une intervention policière, à l’aide de gaz lacrymogènes, qui provoque une évacuation partielle de la maternité. Une répression qui ne freine pas la volonté de mobilisation d’une partie des habitant.e. s de la ville.

Un rond point près de Nantes le 4 décembre 2019. Photographie : Julie Ouzou pour Radio Parleur
Un rond point près de Nantes le 9 décembre 2019. Photographie : Julie Auzou pour Radio Parleur

Des lieux ouverts pour s’organiser

Sur l’ïle de Nantes, des militants ont ouvert un squat. Son nom : le QG “un ancien entrepôt qui n’était pas utiliser depuis plusieurs année” explique un militant. Nous sommes alors le 10 décembre, après la seconde manifestation contre le projet de réforme et une partie des manifestants prennent possession de ce lieu abandonné. “L’idée c’est d’avoir un lieu pour s’organiser”.

Depuis, 3 fois par semaine en moyenne, s’y déroulent assemblées générales, ateliers de fabrication de banderoles, de sérigraphies ainsi que des moments “Raconte ta grève” où chacun.e est invité à venir témoigner. Toutes les actions et manifestations sont décidées horizontalement et relayées sur un site internet Nantes Info Greve. Ce n’est pas le seul endroit de la ville a s’être organiser en “espace de grève” raconte un militant “il y aussi la maison du peuple dans le quartier Graslin. Elle est ouverte depuis plus longtemps et c’est un autre endroit pour faire ensemble”.

Une affiche à Nantes, le 17 décembre 2019.Photographie : Julie Ouzou pour Radio Parleur
Une affiche à Nantes, le 17 décembre 2019.Photographie : Julie Auzou pour Radio Parleur

Pour les enfants, des garderies populaires.

Ils et elles jouent, crient et s’amusent… Aujourd’hui ,ce sont 9 enfants qui sont présent dans la garderies populaires du pays nantais . Un lieu qui permet à des parents, et en particulier des mères, de faire garder leurs enfants collectivement pour participer au mouvement de grève “il s’agit de remplacer le travail reproductif (NDLR : repas, garde, éducation, travail affectif avec les enfants) assurée par les femmes, par une organisation collective qui doit libérer du patriarcat celles qui veulent lutter dans la rue, dans la grève, sur les piquets, partout ! Cette grève sera féministe ou ne seras pas !”  détaille un tract à l’entrée de cette garderie née lors de l’assemblée générale du 5 décembre au soir de la première manifestation contre la réforme des retraites.

Sur le même thème : écoutez notre reportage, « Demain s’ouvre au pied de biche » : Nantes, ville à l’avant-garde des mobilisations.

Au 102, rue Saint Jacques, local des CEMEA, une association d’éducation populaire, une salle, du matériel et un atelier bois sont mis à disposition des animateur.ices et des enfants. Le souhait des membres, « c’est de pérenniser ces garderies » et d’aller plus loin, « en réalisant des assemblées d’enfants, qu’ils aient des pouvoirs de décision, que ce soit un espace ou eux aussi soient acteurs de leurs moments politiques. »

Samedi, Un “mauvais anniversaire” pour Emmanuel Macron

Individuellement et collectivement, cela “motive et donne de la force” explique l’une des animatrices du lieu. Ce samedi 21 décembre notamment, une action est prévue à Nantes. C’est le 42ème anniversaire d’Emmanuel Macron. Un “mauvais anniversaire” lui sera souhaité dans le centre ville, pas très loin de “la croisée des trams”, fameux lieu de rendez-vous des samedis de manifestations gilets jaunes depuis plus d’un an.

Une surprise pour rappeler au  président de la République que si les habitant.es mobilisé.e.s de Nantes veulent bien de la “meilleure égalité” pour le régime des retraites promise par le gouvernement c’est “seulement” affirme un militant  “si tout le monde prend la retraite de (Vincent) Bolloré !”. 

À Nantes, un reportage réalisé par Julie Auzou. Photographie de une : Pierre-Olivier Chaput pour Radio Parleur, le 6 avril 2019.

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