Samedi 16 novembre les Gilets Jaunes ont salué les 1 an du mouvement. Une année passée sur les ronds-points et dans les grandes villes chaque week-end. Une année de lutte pour réclamer plus de justice sociale, de justice fiscale, de justice écologique ou encore le RIC … A Lyon, Samedi 16 novembre, les Gilets Jaunes ont salué la première année du mouvement. À Lyon, les manifestant.e.s font le bilan et même après 53 actes, la colère ne s’estompe pas.
Les gilets jaunes de Lyon se sont donné rendez-vous Place Bellecour samedi 16 novembre à 13 heures sous un soleil radieux mais un thermostat frileux. Un an après leur premier samedi de mobilisation, plusieurs milliers de personnes ont répondu présent. Pancartes en mains, sifflets autour du cou et cornes de brumes au poing ils ont battu le pavé sur les graviers rouges de la cinquième place de France. Pour cet “Acte 53” les revendications restaient les mêmes : justice sociale, justice fiscale, justice écologique et le Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC).
“On est trop gentils, il faut qu’on soit un peu plus virulents”
Les annonces du gouvernement sont loin de les avoir contenté. Danielle, comptable à la retraite, souhaite durcir le mouvement : “On est trop gentils. On est pas assez violents. Faudrait qu’on soit un peu plus virulents. Faut monter d’un cran, de deux même”. Avec son fils en situation de handicap, elle habite dans un petit appartement. Elle ne se chauffe pas, faute d’argent. Elle se restreint aussi sur la nourriture. En mai 1968 elle était déjà dans la rue. Elle souligne la longévité du mouvement alors qu’en Mai 68 “ça n’a duré que 4 mois”. Elle promet qu’elle ira “jusqu’au bout”.
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Isabelle, professeure syndiquée CGT raconte l’un des moments marquants qu’elle a vécu. “On a vu un moment de guerre. La rue était blanche, blanche, blanche. Les gilets jaunes s’étaient fait évacuer dans des boutiques ou dans des entrées complètement calfeutrés. Et on a vu des CRS qui marchaient, qui couraient et dans cette rue qui était complètement dévastée, qui était blanche. Celle-là elle marquera”.
Ce mouvement “a créé des moments forts de convivialité”
Alain, infirmier à la retraite de 77 ans, a participé à tous les samedis de manifestation. Sur un porte-clefs gilet jaune, passé autour de son cou, il a gravé la date du 17 novembre 2018, date du premier samedi de mobilisation. Il a été marqué par les violences policières, et les dizaines de blessé·es recensé·es depuis le début de mouvement. Pour lui les LBD 40, sont “des armes de guerre, je dis bien des armes de guerre”. Fanny, elle, a alterné entre Lyon et le péage de Saint-Quentin-Fallavier en Isère. “Moi, ce qui m’a marqué c’est le début du mouvement. Ça a sorti des gens qui ne communiquaient pas nécessairement avec d’autres personnes. Ça a créé des moments forts de convivialité “,
À quelques pas de lui, Isabelle, professeur, arbore un gilet avec un slogan “Professeur en colère” sur le dos. Le stylo rouge dessiné tranche sur le jaune de son gilet. Elle complète “on s’est fait gazer, matraquer. Les gens ont peur de venir manifester”. Militante CGT elle participe aux manifestations depuis son plus jeune âge.
Pour cet anniversaire, les forces de l’ordre n’ont pas dérogé à la tradition en envoyant une multitude de palets de gaz lacrymogènes. Entre le pont de la Guillotière et la Place Bellecour, policiers et gilets jaunes ont multiplié les échauffourées durant tout l’après-midi. Comme beaucoup de manifestant·es, Alain espère un partage des richesses. Dans cette perspective, il se tourne avec espoir vers la mobilisation du 5 décembre prochain, une grève générale massive “de 1 ou 2 millions de personnes” qu’il appelle de ses veux contre la réforme des retraites qu’il espère massive.
À Lyon, reportage et photographies réalisées par Tim Buisson.
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