La recette semble éculée. Actions coups de poing, agitation de drapeaux et discours paranoïaques sur le grand remplacement : le Bastion Social est un mouvement d’extrême droite qui pourrait ressembler à tous les autres. Seulement sa marotte, c’est le social : aide aux sans-abris, soutien aux précaires, maraudes… mais exclusivement selon leur critère, celui de la préférence nationale.
En août 2018, les militants du Bastion Social Strasbourg investissent les locaux du Pôle emploi et occupent le toit du bâtiment. Ils viennent exiger la mise en place d’une réelle préférence nationale. Sur leur banderole, on peut lire « Emploi, priorité aux Français ». En avril déjà, ils avaient revendiqué le relogement d’un SDF français, Robert, après une manifestation devant la mairie. Une version contestée par les associations locales. Ces actions « coup de poing » permettent de cerner les principes et les ambitions du mouvement: fédérer en alliant action sociale et nationalisme.
Dans cet épisode, on décrypte le discours du Bastion Social sur différents plans. De l’analyse de Sébastien, auteur de l’ouvrage Temps Obscurs sur l’extrême droite en France et en Europe, au discours de Valentin, représentant du Bastion Social à Strasbourg et récemment nommé président du mouvement, à la mise au point téléphonique de Germain, responsable local du Secours Catholique, en passant par les cris furieux du rappeur identitaire North.