Ce samedi, sous un mot d’ordre très large, “pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité”, la “Marée Populaire” de ce 26 mai voulait coaguler les différent.es acteurs.rices de la lutte sociale actuelle contre “Emmanuel Macron, son gouvernement et le Medef” dans plus de 80 villes. L’enjeu présenté d’emblée par les organisateurs : “aller au-delà de toutes les mobilisations positives qui existent déjà et rassembler toutes les forces sociales, syndicales, associatives et politiques pour construire et réussir ensemble un grand rendez-vous citoyen.” On retrouve ainsi (presque) tout l’échiquier politique de la contestation sociale dans les signataires. Vers un ras-de-marée contre le gouvernement ?

Une manifestation unitaire

La CGT, SUD, les partis de gauche, des associations et organisations, côte à côte pour rendre concrète la fameuse convergence des luttes. L’ennemi commun c’est Emmanuel Macron (et son monde ?). Samedi 26 mai, près de 32 000 personnes ont fait le déplacement à Paris d’après le comptage des médias. C’est 6000 personnes de moins que pendant La Fête à Macron samedi 5 mai, mais c’est aussi de nombreux rassemblements dans plusieurs villes de France. Chars, banderolles, merguez, slogans et lacrymos, tout y était… sauf le cortège de tête, débordé par un cortège des quartiers populaires qui a occupé la tête de la manif.

Un cortège de tête un peu spécial

Pas d’hommes et femmes en noir, ou presque. Pas de casse non plus, à l’exception d’une ou deux vitrines à Bastille, mais 32 interpellations avant la manif d’après la préfecture de police de Paris, une dizaine à la fin du défilé, et un dispositif de 1200 CRS pour encadrer le défilé parisien. Une manif plutôt calme qui n’a pourtant pas satisfait Gérard Collomb, ministre de l’intérieur, qui déclarait dès hier sur BFMTV : “ce qui est étonnant c’est que des blacks blocs puissent intervenir au milieu d’une foule qui finalement ne réagit pas. (…) Je crois que si demain on veut garder le droit de manifester, qui est une liberté fondamentale, il faut que les personnes qui veulent exprimer leurs opinions puissent aussi s’opposer au casseurs et ne pas, par leur passivité, être complices.” Un appel à la délation qui a ravi les manifestant.es.

Le ministre n’a pas dû beaucoup regarder cette manifestation, car cette-fois-ci, la tête de cortège s’est composée de plusieurs collectifs des quartiers populaires. Derrière la banderole « C’est nous on braque Paris, c’est nous l’grand Paris », de nombreux T-shirt ‘Vérité et Justice pour Adama’, de nombreuses prises de parole aussi une fois arrivé.es à Bastille. Pour Omar Slaouti, « il faut s’attendre à ce que les quartiers populaires viennent régulièrement déborder les manifs. »

La liste des invité.es : 

– Omar Slaouti, professeur de physique-chimie, militant antiraciste de longue date.

– Laurence de Cock historienne, coordinatrice générale de la Fondation Copernic.

– Julien Rivoire, Membre du bureau d’Attac France, contributeur du livre L’imposture Macron – un business model au service des puissants (avril 2018) sur la dénonciation de la mystique néolibérale salvatrice via ses réformes économiques et sociales.

– Sarah Legrain, membre de la France Insoumise, candidate à la députation du 19e arrondissement.

– Frédéric Michaud, secrétaire de l’union locale CGT de Gennevilliers et métallo.