Extinction Rebellion Paris fait face à une suite de procès qui s’accumulent depuis quelques mois. Pendant une soirée de soutien à ces militant·es arrêté·es et jugé·es, l’organisation défendait une idée forte : il existe encore des leviers d’actions contre la répression des actions militantes.
La pente glissante depuis 2015
Amnesty International France constatait déjà en 2023 un recul des droits et libertés citoyennes, des protestations contre l’assassinat de Nahel en juin 2023, des manifestations contre la réforme des retraites, ou encore des mobilisations des Gilets Jaunes. Une dynamique qui s’aggrave depuis les lois sécuritaires mises en place après les attentats en 2015.
Un constat déroutant, de quoi nourrir une certaine apathie dans une météo politique brumeuse et austère. Le constat sur une décennie d’une dégradation des droits et libertés de rassemblement, de manifestation et d’association; entre les écologistes renommés “éco-terroristes” par le ministère de l’Intérieur Gérard Darmanin (2020-2024) après le week-end action à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) et les arrestations arbitraires des manifestant·e·s contre le génocide du peuple palestinien, le décor planté là met constamment les militant·e·s en porte-à-faux.
Une rencontre intime
Cependant, cette rencontre n’avait pas pour but de déclarer forfait. Cet enregistrement podcast entremêle des voix et récits ayant vécus ces mêmes répressions. Pendant plus d’une heure et animée par la journaliste chez 20 Minutes et autrice du livre Militants écologistes sous haute surveillance, quand l’activisme est mis en péril (Édition du Nid-de-pie, octobre 2025) Emilie Petit, plusieurs personnes de la société civile ont échangé:
- – lea militant·e pour Europalestine et Extinction Rebellion Cha,
- – la médecin d’Alliance Santé planétaire Assemblée pour des Soins Antiracistes et Populaires Marie Guirguis,
- – la journaliste spécialiste des questions policières, des armes et des droits humains chez Disclose Ariane Lavrilleux,
- – l’infirmière militante pour les droits des palestinien·ne·s Imane Maarifi,
- – l’activiste chez Palestine Action France Rosemonde,
- – le militant syndical chez Sud Education 92 et du collectif des Réprimé·e·s de l’Education nationale Kaï Terada.
Ne pas leur laisser le derniers mot
- La discussion s’est concentrée en majorité sur la peur et les violences de la machine répressive; que cela soit pour elleux-mêmes ou leurs proches.
- Cette conversation intime entre personnes engagées pour le Vivant n’était pas non plus un appel à l’apitoiement. Au contraire, face à tous les bâtons dans les roues mis par les institutions étatiques, cet échange avait pour but de réfléchir aux leviers d’action actuels dans le milieu militant et journalistique. Ensemble, iels témoignent à leur échelle des atteintes subies en raison de la dégradation des droits et libertés citoyennes; mais aussi pourquoi et comment iels veulent cesser d’en avoir plein sur le dos.
Pour aller plus loin: Les militant·es écolos à l’épreuve de la justice.
