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Decolonial Voyage : un compte instagram qui politise le voyage

En 2019, Souroure créé le compte Instagram Decolonial Voyage aujourd’hui suivi par plus de 25 000 personnes. Au fil de ses posts, elle analyse les pratiques de voyageurs et voyageuses de l’Occident dans les pays dits des « Suds ». Elle questionne leur posture et invite à considérer le voyage comme un acte politique.

 

Décoloniser la posture occidentale en voyage

Souroure aime voyager, la rencontre interculturelle, la découverte de l’autre. Ses périples, ses lectures ou encore les vidéos de voyage qu’elle regarde l’ont amenée à se questionner. Elle a souvent été interpellée par certain.nes baroudeurs et baroudeurs occidentales en séjour en Afrique, en Asie ou encore en Amérique latine. Par leurs pratiques, pas toujours respectueuses des populations locales, par leurs postures souvent paternalistes.

 

Pour la créatrice de contenu, les pratiques de voyage, le rapport aux territoires, aux gens rencontrés lors de séjours dans les pays des Sud ont largement été façonnés par un imaginaire colonial. Ainsi, prôner la réalisation individuelle à travers le voyage, monétiser les échanges interculturels, « exotiser les cultures locales », négocier les prix, considérer les populations à disposition des touristes… Autant de pratiques issues du colonialisme. Les rapports de domination entre les peuples s’observent donc aussi dans les pratiques de voyage.

Le voyage, un acte politique

Pour aller plus loin, Souroure nous invite à politiser nos pratiques de voyage. En effet, traverser les frontières librement est aujourd’hui un privilège réservé aux personnes occidentales. De ce privilège découle une responsabilité selon l’instagrameuse : prôner des valeurs d’ouverture, d’accueil et de tolérance chez nous et pas uniquement à l’autre bout du monde. Elle ajoute même : « Pour contrer les discours d’extrême droite, il faudra que toutes les personnes qui voyagent prennent la parole ». Une réflexion particulièrement d’actualité.

Reconstruire un nouvel imaginaire

Une fois ce privilège conscientisé, Souroure appelle à faire un pas de côté et déconstruire nos imaginaires de voyage : « Arrêter de dévaloriser les cultures locales, tout négocier. Accepter le juste prix des choses. ». En aucun cas elle ne revendique l’arrêt du voyage. Elle est convaincue que l’humain a toujours voyagé. C’est une richesse. Le partage interculturel doit être maintenu à tout prix, encore plus dans le contexte politique actuel.

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