Cette année, le scandale de Soacha aura 16 ans, celui des faux positifs – pour ses premières victimes – 22 ans. Pourtant, le jugement et les conséquences des exécutions extrajudiciaires sont encore loin d’appartenir au passé. Depuis que la Justice Spéciale pour la Paix (JEP) a pris en main ce scandale, son impact s’est amplifié dans le pays.
Les 6 402 victimes reconnues par la JEP, après un travail de longue haleine par la fondation MAFAPO, a eu des conséquences dans la société colombienne. Cette reconnaissance a eu lieu en même temps que des manifestations pour la justice sociale. Le scandale des faux positifs, notamment la demande de juger les hauts dirigeants à l’origine de l’affaire, a été repris par une partie de la société civile.
Lutter contre l’oubli
Néanmoins, il est encore difficile de sensibiliser la population à ce sujet. Le tabou des faux positifs a impacté les jeunes générations colombiennes, ne connaissant pas cette affaire pour la plupart. L’éducation des plus jeunes est encore un travail incomplet pour les mères MAFAPO. Malgré tout, la récente annonce de la fondation, qui dévoile les premières représentations du mémorial des victimes des faux positifs, pourrait changer la donne.
Un travail crucial, dans une société où la violence est devenue banale. Selon nos intervenantes Guylaine Roujol Perez et Sophie Daviaud, la population “s’est polarisée en deux camps”.
Les faux positifs : le scandale qui éclabousse l’État colombien est une série de 4 épisodes. Co-écrite par Erin Rivoalan-Cochet et Victor Taranne. Réalisée par Erin Rivoalan-Cochet et Victor Taranne.
Crédit photo : Luis Robayo / AF