Depuis quelques semaines, les files d’étudiant·es s’allongent à une vitesse alarmante devant les stands d’aide alimentaire. La précarité étudiante explose à la faveur de la crise sanitaire, de plus en plus d’élèves ont besoin de ces distributions pour se nourrir.
Vendredi 5 février, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche annonce que les restos U accueilleront à nouveau les étudiant·es sur place pour leurs repas. Une aide exceptionnelle de 500€ sera également accessible sur demande auprès du CROUS. L’administration fera le tri ensuite pour examiner « les raisons pour lesquelles ces 500€ sont attribués », expliquait Frédérique Vidal au youtubeur HugoDécrypte.
Une réponse à la mobilisation des étudiant·es, qui manifestent depuis le mercredi 23 janvier. Ils et elles réclament le retour dans les universités afin de lutter contre le décrochage scolaire mais aussi contre la précarité étudiante. Heïdi Soupault, une étudiante de Sciences-Po Strasbourg, a adressé une lettre à Emmanuel Macron qui a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux‧ Un signe entre autres du désespoir et de la détresse partagés par des étudiant‧es qui se sentent de plus en plus seul‧es.
Ils et elles ont été entendu‧es, en partie. Dès le lendemain, Emmanuel Macron annonçait une série de mesures: la possibilité de revenir en cours en présentiel une fois par semaine, pour chaque étudiant‧e qui le souhaite, des « chèques psy» , et deux repas par jour à 1€ pour tous‧tes les étudiant‧es, et plus seulement les boursier‧es.
Une précarité étudiante en explosion
Mais ces repas à 1€ ne suffisent pas pour certain‧es, car les restaurant universitaires ne sont pas tous ouverts. Depuis le mois de septembre, certain‧es étudiant‧es francilien‧nes se tournent vers l’association Linkee, qui organise des distributions alimentaires.
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Ce jeudi, une longue file indienne se met en place dans le 13ème arrondissement de Paris. « C’est la première fois que je viens », indique Célia, 21 ans. Elle est arrivée vers 17h15 et a attendu plus d’1h30 avant de pouvoir récupérer un gros sac de provisions. « Dedans, il y a des légumes, deux plats chauds, des fruits, du pain et même un kit d’hygiène avec gel douche, dentifrice et protections hygiéniques », explique la jeune étudiante en communication. Ce colis alimentaire va lui permettre d’économiser quasiment quarante euros de courses pour la semaine.
Lucas, aussi ressort avec son sac Linkee. A cause de la crise sanitaire, il a perdu son job étudiant et il lui devient difficile de joindre les deux bouts tous les mois. « Une fois que j’ai payé mon loyer de 600 euros, les frais fixes, comme le forfait téléphone ou l’électricité, il me reste 30-40 euros pour le mois. Alors, cette aide alimentaire c’est un gros coup de main, pour nous les étudiants », sourit cet étudiant en droit.
3 000 colis alimentaires distribués chaque semaine
La soirée avance, mais la file d’attente ne désemplit pas. Ils et elles sont environ 500 ce soir à patienter sous la pluie. Des bénévoles distribuent du thé chaud pour faire passer le temps.
« Avant c’était deux fois par semaine, maintenant c’est tous les jours », soupire Julien Meimont, président de l’association. Au total, plus de trois mille colis alimentaires sont distribués aux étudiant‧es chaque semaine, à Paris. « On sera là tant qu’ils auront besoin de nous. On sera là pour faire face à ce drame social », promet-il. Linkee a même du ouvrir un nouveau lieu de distribution dans le 18e arrondissement.
Un reportage de Marion Pépin. Photo de Une : Elin Casse pour Radio Parleur
Les distributions Linkee sont ouvertes à tous‧tes les étudiant‧es sur présentation de la carte étudiante.
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