Bassines Non merci

« No basaran » : la lutte contre les bassines dans les Deux-Sèvres

Ils et elles étaient plus de 3000 à marcher, ce dimanche 11 octobre à Epannes (79), à l’appel de Bassines Non Merci. Depuis 2017, le collectif se mobilise contre la construction de seize bassines, d’énormes réservoirs qui doivent permettre d’irriguer la région en cas de sécheresse … au risque d’épuiser les nappes phréatiques. Plus de 50 projets de ce type seraient en cours de validation selon le ministère de la Transition écologique.

En arrivant à Epannes, petit village de 900 habitant·es entre la Rochelle et Niort en ce dimanche d’automne, la scène a de quoi surprendre. Les rues bondées résonnent d’une fanfare festive. De nombreuses personnes dansent avec des tuyaux et des drapeaux de toutes les couleurs, à côté de tracteurs recouverts de banderoles. Pourtant, il ne s’agit pas d’un spectacle de rue mais bien d’une manifestation, organisée par le collectif Bassines Non Merci.

Les bassines : la poursuite d’un modèle agricole à bout de souffle

Le collectif, composé d’habitant·es, s’oppose au projet de construction de bassines dans la région. Ces grandes cuvettes de plusieurs hectares de superficie doivent servir à l’irrigation. Elles pompent donc dans les nappes phréatiques durant l’hiver pour être utilisées l’été, en période de sécheresse. Selon les manifestant·es, lutter contre les bassines dans les Deux-Sèvres relève d’un enjeu national. Sans résistance, ce modèle de réserves pourrait se réaliser ailleurs. Plus de cinquante projets seraient en attente de validation, selon le ministère de la Transition écologique.

Les opposant·es craignent que le niveau des nappes phréatiques ne baisse inexorablement année après année, au profit d’une agriculture intensive. Alors que ces bassines sont financées en majorité sur fonds publics, ils et elles demandent une réorientation des fonds à la conversion au bio, moins gourmand en ressources hydriques.

Plus de 3000 personnes ont défilé.es, ce 11 octobre 2020,  à l'appel du collectif Bassines Non Merci. Photographie : Salomé Torrent et Théo Lemoine pour Radio Parleur.
Plus de 3000 personnes ont défilé, ce 11 octobre 2020, à l’appel du collectif Bassines Non Merci. Photographie : Salomé Torrent et Théo Lemoine pour Radio Parleur.

Un rassemblement médiatique contre l’agriculture intensive

Ce 11 octobre, de nombreuses personnalités politiques d’envergure nationale ont fait le déplacement pour ce qui était présenté comme « l’ultime bataille » avant le début des travaux. Parmi elles, le député de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou du NPA, ou encore José Bové et Yannick Jadot. Le député européen EELV dénonce une « prédation insupportable de l’eau ». De son côté, l’ancien secrétaire national de la Confédération Paysanne l’affirme : « Si on ne gagne pas, je serai sur le terrain pour assumer les risques des actions collectives de désobéissance civile. »


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Le collectif Bassines Non Merci, lui, est prêt à durcir ses moyens d’action, « sans violence envers des personnes ou des moyens de production ». C’est ce que déclare Julien le Guet, son porte-parole, sous l’œil de l’ancien député européen. Connu pour ses actions d’arrachage d’OGM ou pour le démontage du Mc Donald’s de Millau, José Bové abonde. Une seule chose est certaine, affirme Julien le Guet, « la guerre de l’eau a commencé ».

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Photos et reportage réalisés par Théo Lemoine et Salomé Torrent.  

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