Le 18 octobre 2019 au Chili, surgit « l’estallido », l’explosion. Rapidement, la révolte s’étend à tout le Chili. Malgré la répression, les places et les rues chiliennes ne cessent d’être occupées et défendues. Mais avec le temps, la révolte perd en intensité. Le sursaut vient en novembre : une nouvelle vague féministe déferle, clamant que “l’estallido” ne s’arrête pas. Il doit être anti-patriarcal en plus d’être simplement dirigé contre le néo-libéralisme.
Écoutez le troisième épisode de cette série documentaire en six volets qui explore le virage culturel et citoyen qu’a fait exister la révolte chilienne de l’automne 2019.
En octobre 2019 au Chili, la révolte qui éclate pour protester contre l’augmentation du prix du ticket de métro s’étend rapidement. Bientôt, c’est la chute de tout un système que les manifestations réclament. Malgré une répression féroce déclenchée par le président Piñera, le peuple chilien occupe les rues et les places, s’émancipe et se transforme à travers la lutte.
« Un violador en tu camino »
Dans cet épisode, entendez celles qui ont lancé la deuxième vague du mouvement. Une déferlante féministe contre le patriarcat inspirée par l’opportune chorégraphie féministe de Las Tesis, dans une vidéo où des militantes chantent « Un violador en tu camino » (un violeur sur ton chemin). La vidéo chorégraphiée de ce chant féministe a explosé sur les réseaux sociaux avant d’être reprise par des milliers de femmes à travers le monde.
Dans les cortèges de l’estallido, les manifestant·es dénoncent les privations dont ils et elles souffrent et porte un message anti-patriarcat. Dans un pays aux services publics ravagés par trente ans de politiques libérales, les revendications sont multiples. Elles ciblent par exemple l’Administradora de Fondos de Pensiones, ce fond privé par capitalisation qui gère les retraites au Chili. Peu à peu, les protestations s’étendent au changement du modèle éducatif et à l’évolution d’un système de santé jugé inique.
Sur le même thème : le deuxième épisode de notre série documentaire “Chile Desperto” au cœur des révoltes de l’automne 2019.
Au fil des semaines, le thème de l’écologie s’invite dans les débats. La sécheresse historique qui frappe le Chili met en lumière les immenses inégalités d’accès à l’eau. Le secteur privé s’assure la gestion des barrages, et donc de l’irrigation, dans tout le pays. Ainsi, l’agro-industrie irrigue ses champs sans problème et les petites exploitations agricoles sont à la peine. La prise de conscience politique des chilien·nes s’étend au modèle de société capitaliste et patriarcale qu’il s’agit de renverser.
Un reportage réalisé par Melaine Fanouillère. Photographie de une : Isis Fuentealba Quiñones sous licence creatives commons.
Mixage : Pierre Furet et Melaine Fanouillère. Doublage, par ordre d’appartion : Juliette Bessou, Hélène Frémond, Matthieu Jégo, Melaine Fanouillère, Pierre Furet, Marie Kempfer, Lucie Adde, Marie Waterlot, Marie Delépine, Loïc Pinto, Axelle Denis, Pierre Goupil.