Cédric Herrou, agriculteur de la vallée de la Roya se tient devant l’écran, dans le cœur de l’église de Couthures-sur-Garonne. Invité du Festival International de Journalisme les 13, 14 et 15 juillet 2018, Cédric Herrou est venu présenter le film documentaire LIBRE, réalisé par Michel Toesca. Pour Radio Parleur, il revient sur la situation toujours tendue à la frontière franco-italienne, l’inconstitutionnalité du « délit de solidarité » et la médiatisation de ses actions.
On ne le présente plus. Cédric Herrou « modeste paysan ayant bac – 4 » était inconnu il y a 5 ans. Aujourd’hui, il est devenu un symbole de fraternité et de solidarité en France. Cultivateur d’oliviers et éleveur de poules dans la vallée de la Roya des Alpes-Maritimes, Cédric Herrou participe depuis 2016, avec l’association Défends ta citoyenneté, à l’accueil et l’accompagnement de personnes migrantes traversant la frontière italienne.
L’agriculteur de 39 ans témoigne d’une situation toujours “compliquée” aujourd’hui dans la région de Breil-sur-Roya. Il dénonce “une cinquantaine de gendarmes mobiles” stationnant autour de son domicile à 10km de la frontière. Dans sa maison, devenu un refuge pour les personnes cherchant l’asile en France, il subit une pression policière constante.
La décision du Conseil Constitutionnel n’a pas “d’incidence directe” selon lui, pour le moment. Le Conseil “des sages” a tranché le 6 juillet 2018 : le délit de solidarité n’existe plus et la fraternité est reconnue comme principe constitutionnel. Un retournement dans la procédure judiciaire visant Cédric Herrou, qu’il voit “comme une petite victoire” mais aussi comme une aberration : “c’est assez dingue que l’on ait attendu 2018 pour mettre la fraternité dans notre constitution”.
Toutefois, le combat ne sera jamais achevé pour Cédric Herrou. Il continue de lutter “pour la protection de la vie et de l’humanité”. Il continuera d’accompagner des personnes en demande d’asile et reste dans l’attente de voir la loi, poursuivant l’aide aux migrants, réécrite.