Alors que le mouvement d’occupation des universités bat son plein et que se profile une hausse des frais universitaire, que l’accès inégal aux études supérieures et la disparité entre les universités et les grandes écoles se creusent, Le Temps des Lilas invite Hugo Harari Kermadec, maître de conférences en économie, afin d’imaginer un scénario de démocratisation des études supérieures.
Loi Vidal, sélection sociale ?
Le mouvement social en cours contre la Loi Vidal (dite « pour l’orientation et la réussite des étudiants »), en s’opposant à une plus grande sélection des étudiant-e-s à l’entrée de l’université et à la transformation du premier cycle universitaire, pose la question de ce que devrait être une véritable démocratisation des études après le baccalauréat. Pour les étudiant-e-s et enseignant-e-s engagé-e-s dans le mouvement, il s’agit à la fois de s’opposer au principe d’un tri social des étudiant-e-s au moment de l’entrée à l’université (prévu par le dispositif Parcoursup) et lors de la première année de Licence mais également de dénoncer le manque de capacité d’accueil et d’accompagnement des étudiant-e-s, dû principalement à la suppression de milliers de postes d’enseignement dans le supérieur, ces dix dernières années.
La perspective d’une hausse des frais universitaire, l’accès inégal aux études supérieures, la disparité entre les universités et les grandes écoles, la doctrine de l’adéquation entre le nombre de places à la fac et les débouchés professionnels sur le marché du travail freinent l’obtention de diplômes par les jeunes des classes populaires… et doivent être remis en question, pour réinventer une université émancipatrice, pour toutes et tous. De fait, c’est toute la logique des réformes depuis au moins la réforme LMD (Licence-Master-Doctorat) en France en 2002, correspondant aux objectifs de l’Union européenne décrits dans la « Stratégie de Lisbonne » édictée en 2000, qui doit être inversée.
Pour en discuter, Le Temps des Lilas invite Hugo Harari Kermadec, maître de conférences en économie, membre du collectif ACIDES (Approches critiques et interdisciplinaire des dynamiques de l’enseignement supérieur) et co-auteur de l’ouvrage Arrêtons les frais. Pour un enseignement supérieur gratuit et émancipateur (Raisons d’agir, 2015).
Intervenant.es :
– Hugo Harari Kermadec, maître de conférences en économie, membre du collectif ACIDES (Approches critiques et interdisciplinaire des dynamiques de l’enseignement supérieur).
– Laurence De Cock, Professeure et chercheuse en Histoire et en Sciences de l’Education. Coordinatrice à la Fondation Copernic et membre du Temps des Lilas, détricoteuse à Mediapart.
– Claire Vivès, sociologue, membre du Temps des Lilas et du Centre d’études de l’emploi et du travail (CEET).
Le Bar Commun :
Le Bar Commun est un bar associatif situé dans le 18e arrondissement de Paris. Lieu de convivialité et de solidarité, il est notamment dédié à l’engagement citoyen, à l’échange et aux débats.