Alors que la  loi ORE et la réforme universitaire qu’elle instaure font débat, les lycéens qui sont les premiers concernés par cette réforme, sont les grands absents de la mobilisation en cours contre la loi sur l’Orientation et la Réussite Etudiante (O.R.E). Hugo Melchior, doctorant en histoire politique contemporaine à l’université de Rennes 2 travaille sur les mouvements étudiants depuis 1968, nous explique pourquoi.

Lycéens du lycée Mozart du Blanc Mesnil (93) mobilisés devant le lycée Arago, place de la Nation le 24 mai 2018.

Mobilisations contre la loi ORE et Parcoursup

Depuis le mois de novembre, les jeunes et en particulier les étudiants, se mobilisent contre la loi O.R.E. qui favoriserait la sélection à l’université. Cette loi qu’est que c’est ? La loi O.R.E ou encore la loi Vidale, du nom de la ministre de l’enseignement supérieure, supprime le tirage au sort que l’on retrouvait sur la plate-forme Admission Post Bac (APB), elle est aujourd’hui remplacée par Parcoursup. Avec ce dispositif, chaque université traite la demande d’inscription de manière personnalisée et répond au vu des compétences et des connaissances requises pour être admis dans la filière souhaitée.

 

« Les lycéens n’ont pas fait irruption sur la scène politique  »

Prendra, prendra pas ? Depuis plusieurs semaines, les organisations et collectifs lycéens en lutte appellent à se mobiliser contre la loi ORE et ParcourSup, en vain. Les dernières manifestations n’ont réunies que très peu de lycéens. Alors qu’ils étaient présents en nombre au début du mouvement social contre la Loi Travail, les lycéens brillent par leur absence du mouvement social en cours. Une absence qui interroge, alors que ces derniers sont les premiers concernés par la réforme en cours sur la sélection à l’université et qu’à peine la moitié des terminales ont obtenu une réponse sur Parcoursup. Pour Hugo Melchior, il est peu vraisemblable de miser sur une mobilisation prochaine des lycéen.nes : « les lycéens, notamment les terminales, qui sont les premiers concernés par l’instauration de la dite sélection à l’entrée de l’université, sont aujourd’hui accaparés par leurs révisions et par l’échéance du bac. »

Plusieurs explications peuvent être avancées pour comprendre ce très faible nombre de manifestants chez les lycéens : « certains se sont soit résigné à cette réforme, soit y adhèrent totalement » avance Hugo Melchior. Par ailleurs, le champ syndical contestataire est sinistré « il y a une faiblesse des ressources militantes dans les lycées, avec peu ou pas du tout de militants capables de contrecarrer le discours gouvernemental et de mettre en mouvement une majorité de lycéens ».

Appel à bloquer le conseil d’administration de Paris 7 au Rectorat

Ce mardi 29 mai, le Conseil d’Administration de l’université Paris Descartes est délocalisé de la Sorbonne au rectorat. Les étudiant.es de l’université Paris V-Descartes mobilisé.es à travers l’assemblée Générale contre la fusion et la sélection de l’université ont donc décidé de bloquer les Conseils de l’Université pour empêcher l’application de la sélection à la rentrée et la fusion de leur université avec Paris 7. Collectifs et militant.es appellent à se rassembler à partir de 12h30 pour bloquer le Conseil d’Administration.