Comme annoncée, c’est une forte mobilisation qui ressort de cette première journée de grève à la SNCF. Une réussite pour les syndicats qui laisse augurer le début d’un long conflit et qui pose de nombreuses questions. Stratégie du gouvernement, capacité à tenir dans la durée ou encore véritable émergence d’un mouvement d’ampleur ; Radio Parleur fait le point avec Étienne Pénissat, chercheur au CNRS en sociologie et auteur de l’ouvrage La dynamique des grèves et des conflits du travail en France.

Première journée de grève perlée ou grève partielle pour la SNCF. Un mouvement social pour dénoncer le projet de réforme du statut des cheminots, qui devrait s’étaler jusqu’au mois de juin. Ce mardi 3 avril, la mobilisation a été suivie par 33,9% des salariés selon la direction. Presque la moitié du personnel indispensable à la circulation des trains a cessé le travail, selon le Monde. Un chiffre en recul comparé aux 35,4% du 22 mars. Mais il faut signaler que 17% des cadres ont également fait grève. Soit un chiffre nettement supérieur aux précédents conflits en 2014 et 2016. Un fait inédit.

De son coté, le syndicat Sud a annoncé plus de 60% de grévistes. Un taux proche des grands mouvements de 1995. Pourquoi une telle différence de chiffres ? Le diable se trouve dans les détails. La SNCF admet ainsi que 77% des conducteurs se sont déclarés en grève, ce qui a eu un fort impact sur le trafic ferroviaire. 69% des contrôleurs ainsi que près de 40% des aiguilleurs et agents d’escale sont également en grève.

A Paris, plusieurs centaines de personnes ont défilé, ainsi qu’à Lille (300 personnes ), à Tours (500), à Bordeaux (environ 200) et à Toulouse (1 500). Une cagnotte de soutien des cheminots a été lancée et a récolté pour l’heure près de 117 000 euros.

Etienne Pennissat, sociologue spécialiste des syndicats.

Étienne Pénissat, chercheur au CNRS en sociologie et auteur de l’ouvrage La dynamique des grèves et des conflits du travail en France, fait le point sur ce mouvement d’ampleur.

Credit photo: Manifestation des cheminots devant la gare de l’est à Paris le 22 mars 2018. Marc Estiot pour Radio Parleur.